La guerre que Vladimir Poutine a déclarée cette nuit à l’Ukraine et, de fait, à l’Europe, n’étonnera que ceux qui se sont voilé la face et bouché les oreilles depuis des décennies.
En janvier 1986, le prédécesseur de Poutine à la tête de l’empire russe, alors appelé URSS, Mikhaïl Gorbatchev, lançait cet appel : « Plus aucune arme nucléaire d’ici l’an 2000 ! ». Accompagnée d’actes diplomatiques patients et résolus et du retrait d’Afghanistan de l’armée russe, cette déclaration de paix ne tarda pas à porter ses fruits. Le président Reagan cessa bientôt de considérer l’Union soviétique comme « l’Empire du mal », pour signer avec Gorbatchev, moins de deux ans plus tard, le traité de Washington (8 décembre 1987), qui éliminait d’Europe les Forces Nucléaires Intermédiaires (SS20 et Pershing 2), premier grand traité de réduction des armes nucléaires.
Cette dénucléarisation changeait l’air du temps. On entrait dans une ère de paix. Encore deux ans, et le mur de Berlin tombait sans coup férir, la Guerre froide et le gel de l’Europe en deux blocs prenaient fin. Tels sont les effets vertueux du désarmement nucléaire. Il aurait fallu le poursuivre, jusqu’à l’option zéro visée par Gorbatchev. Malheureusement, l’Occident n’a pas su répondre à la dissolution du Pacte de Varsovie par celle de l’OTAN, et les Etats-Unis ont multiplié les décisions contraires à la pacification planétaire. Nous payons aujourd’hui le prix de cette obstination militariste. Un « tueur », selon Joe Biden, est à la tête d’une hyper puissance nucléaire et le monde se dirige vers l’Apocalypse. D’après le Bulletin des savants atomistes, nous n’en avons jamais été aussi près, même du temps de la guerre de Corée. Depuis deux ans, nous en sommes à 100 secondes, et le compte à rebours a commencé cette nuit. En vérité, ce n’est pas à un mais à 9 tueurs que nous avons affaire et qu’il conviendrait de désarmer tous, sans exception.
Peut-être serait-il temps que les « parrains » de la campagne présidentielle française donnent la parole à ceux qui proposent une solution de fond aux maux de la planète.
Jean-Marie Matagne
Président d’ACDN
Docteur en Philosophie
Candidat à la présidence de la République
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Programme (9’)