Candidature à la Présidentielle 2022
Pour une France conviviale dans un monde en paix, décarboné, dénucléarisé, démilitarisé
par Jean-Marie MATAGNE
La présidentielle de 2022 permettra-t-elle d’écarter les deux pires dangers qui menacent l’humanité, la dégradation du climat et les armes nucléaires ? On peut craindre que non.
La lutte contre le réchauffement climatique mobilise heureusement la jeunesse et les opinions publiques. Cependant, l’action des gouvernements, y compris le nôtre, est loin d’y suffire. Quant à l’autre menace, qui peut se réaliser à tout moment, personne parmi les candidats au bouton nucléaire ne semble vouloir en parler. La Bombe, clé de voûte du système mondial de domination et de mépris des hommes, de la nature et de la vie, restera donc une fois de plus hors du champ de la campagne présidentielle ? C’est inacceptable.
A plus forte raison quand, selon le Bulletin des savants atomistes, les effets du dérèglement climatique s’ajoutant aux tensions internationales exacerbées par les ventes d’armes de guerre et la course aux armes nucléaires, nous sommes à 100 secondes de l’Apocalypse.
La situation mondiale est bien trop grave pour qu’on ne s’attelle pas à la surmonter collectivement, sur d’autres bases que celles d’un capitalisme débridé et d’un terrorisme d’Etat. La cupidité, la rivalité et le militarisme doivent faire place à la coopération solidaire.
Dans ce monde sinistré, au bord du gouffre, il y a tout de même des motifs d’espérer. Je le soulignais il y a dix ans, dans le préambule à la Charte pour un Monde Vivable. Depuis, la situation n’a fait qu’empirer. Mais l’espoir reste possible. Plus pour longtemps, il est vrai.
Dans cette Charte, il était déjà question de l’énergie, du climat, de la biodiversité, des pandémies, des droits humains, de la justice fiscale, du vote blanc, du RIC… Rédigée à Saintes en 2011 par 150 citoyens réunis à l’appel de 6 organisations et adoptée par eux à l’unanimité à l’issue de leurs travaux, actualisée en 2019 par un groupe de Gilets Jaunes sous le nom de Charte pour une France et un monde humains en 123 articles, elle devrait devenir notre référence, comme les conclusions de la “convention citoyenne” sur le climat.
Ma candidature n’est pas une simple “candidature de témoignage”. C’est une candidature de combat. Un combat associatif, non-violent, que je poursuis depuis 50 ans avec une absolue détermination. Je le mènerai jusque-là où les Français jugeront bon de le conduire. Ils sont 85% (Sondage IFOP-ACDN, 2018), à vouloir que la France négocie un traité d’élimination complète des armes nucléaires et radioactives, conformément à l’article 6 du Traité de Non-Prolifération qu’elle a ratifié en 1992 et à sa propre Constitution. Pour forcer ce respect du droit par la France, nous devons être consultés par référendum, comme sur toute question d’importance conforme à la déclaration universelle des droits de l’Homme.
La société civile a des ressources inestimables. Ayons confiance en elle. “Le souverain”, comme disait Rousseau, ce n’est ni un monarque (surtout pas !), ni le seul Parlement, ni les lobbies, ni la classe politique, c’est le peuple français dans son entièreté. Pour ma part, je ne crois pas à mon “destin”, mais à la difficile vertu de la démocratie. Le peuple français est parfaitement capable de prendre son destin en mains, pourvu qu’on cesse de le spolier de ses droits et que la devise républicaine soit pleinement respectée.
Citoyennes, citoyens, pour contribuer à résoudre nos problèmes quotidiens, sociaux et sociétaux, sanitaires, financiers, administratifs, sans oublier aucun des dangers majeurs, climatique et écocidaire, nucléaire et militaire, qui menacent notre planète, faisons équipe et agissons ensemble !
Saintes, le 4 novembre 2021
Jean-Marie Matagne
Président de l’Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire (ACDN)
Docteur en philosophie